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PROJET DE DÉMARCHE

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 L’inconscient n’est jamais civilisé, 2020, (vue d’ensemble) Entré du cégep de Sept-Îles. Fils de fer, papier maché, tissus et fleur séchées, (100cm x 150 cm x 100 cm).

L’œuvre s’intéresse aux masques et aux carapaces que les humains créent pour se protéger de leurs semblables. En faisant cela, ils cachent une partie plus fragile d’eux-mêmes. Pour l’illustrer, le visage de la sculpture s’inspire des masques primitifs. Cela rappelle le primitivisme et l’art des masques. Ils font peur, jouent avec l’identité et jouent un rôle. Les cheveux naturels y réfèrent. Ils rappellent aussi la personne sous-entendue par la présence d’un masque. Le tissu sert de carapace et cache partiellement au spectateur l’intérieur du personnage. La structure en fil de fer symbolise la nudité ou les blessures que certains ressentent quand ils délaissent leur masque, mais aussi les racines qui s’étendent autant sur le sol que dans la chair. Il est impossible de tout cacher. Les fleurs servent à guérir. Elles donnent une impression de calme, de douceur et de fragilité. C’est celle intérieure que l’on tente de cacher. Cela contraste avec l’attitude du personnage. Il a une posture de bêtes sauvage prête à attaquer. Du point de vue relationnel, cela revient à être sur la défensive pour se protéger. Sa physionomie met le visiteur mal à l’aise, à quatre pattes, le visage levé vers le spectateur. De plus, les éléments naturels font référence au caractère sauvage de l’humain et à son inconscient. Ceci est renforcé par le fait que les Anaphalis Margaritacea sont sauvages et spécifiques à la Côte-Nord. Très rustique elle rappelle la nature de cette région. La bête anthropomorphique fait un lien avec le conte et la mythologie comme Le petit Chaperon rouge. Le tout fait un lien avec les relations qu’entretiennent les animaux entre eux. L’humain n’est qu’un animal plus évolué.

L’œuvre est en lien direct avec ma démarche. L’hybridation entre l’humain et l’animal est omniprésente dans mes créations. Par exemple, je me sers de la tête de loup dans mon installation in situ au Lac des Rapides. Ici, la bête renvoie au côté sauvage de l’humain. Cela crée aussi une impression inquiétante de menace. Le tout est contrebalancé par les fleurs et crée une ambiguïté. Ce malaise fait partie des émotions que mon travail suscite. Comme toujours, la nature est au cœur de la sculpture. Elle est présente notamment dans les fleurs et les rondelles d’arbres où elle est sublimée. La sculpture en torsion suggérant le mouvement est fréquente dans mes œuvres. De plus, les contrastes présentés sont visibles dans tout mon travail.

La sculpture est faite de fils de fer tordus, de fleurs séchées, de tissu, de cheveux et de papier maché. Le masque et la main sont noirs. Le tissu et les fleurs sont beiges. Cela crée un contraste de luminosité. Ces couleurs équilibrent la sculpture surchargée d’éléments. Les formes sont organiques et il y a une torsion expressive. Par ailleurs, la sculpture est placée pour que les gens passent devant. Ils ont ainsi l’impression que l’animal va les attaquer. C’est donc un rond de bosse. La sculpture est presque à l’échelle humaine. Elle est aussi sentimentaliste, car elle s’inspire de la réalité, mais la déforme pour exprimer le malaise et l’ambiguïté de la nature humaine. La sculpture est exposée sous une lumière permettant aux ombres de la structure de fer de se répandre sur le plancher et les murs. Ces ombres créent une ambiance à la fois primitive et chaleureuse rappelant les cavernes de la préhistoire.

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 L’inconscient n’est jamais civilisé, 2020, (vue partielle).

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L’inconscient n’est jamais civilisé, 2020, (détail).

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